Historique des Ecuries Morvan-Kerneis

Pierre Kerneis

Pierre Kerneis est né en 1870. Il effectue son service militaire au 6ème régiment de cuirrassiers à Paris et le 14 juillet 1891 il escorte le président de la république Sadi Carnot sur les Champs Elysées

Yves Morvan




Yves Morvan est né en 1871 à Perros en Saint Ségal. Il effectue son service militaire au 5ème régiment des chasseurs à cheval à Pontivy. Il épouse en 1899 Marie Anne Goas qui habite un pen ty à Ty Douar en Saint Ségal. Il développe l'exploitation et surtout il crée un petit haras d'étalons bretons.

Pierre Kernéis épouse en 1899 Jeanie Péres demeurant au manoir de Kéroullé situé sur  la commune de L'Hopital Camfrout. Passionné par les chevaux, il démarre aussitôt  une écurie de concours.

Pierre-Marie Morvan




1938     Pierre Marie Morvan remporte le Prix d'honneur avec notamment Nouveau Riche 1er prix postier grande taille et Napoléon 1er prix postier petite taille ; Nouveau Riche est un pur produit de l'écurie de Ty Douar: il est fils de Jupiter et de la jument Dola fille de Visantic… Il sera vendu 50.000 francs aux Haras.

Au début des années 1900, les Haras ont introduit des chevaux Norfolk d'Angleterre pour améliorer la race de trait bretonne. Les résultats du croisement sont positifs et Pierre Kernéis excelle dans les concours de ces chevaux appelés Postier Norfolk Breton, ici Divalov.

Virus,  Postier Norfolk Breton né en 1902 par Nestor et Jupiter vendu 3.500 francs aux Haras par Pierre Kernéis.  A remarquer que cet étalon est encore proche du standard cheval de selle anglais.                                                                                                                                            A remarquer que cet étalon est encore proche du standard cheval de selle anglais.

Suite à ces croisements naît un cheval breton distingué , aux allures brillantes… Le Postier Breton dont la réputation s'étendra au monde entier. Ici Houstang étalon bai 1,56 m par Cornfactor et Howsan Performer vendu 5.500 francs aux Haras en 1910.

Après la guerre 14-18, il se lance dans les concours d'étalons destinés à la vente aux haras nationaux. Il réussit un coup de maître en achetant en 1920 un poulain de trait de 2 ans dénommé Visantic. Celui-ci est un cheval aux allures extraordinaires, c'est un danseur..., à lui tout seul il assure le spectacle au concours Général de Paris où il sera présent 16 fois de 1921 à 1936 !                                                                                                                                           A remarquer que cet étalon est encore proche du standard cheval de selle anglais.

En 1925, il remporte le 1er prix de la catégorie Postier Breton au concours central de Paris avec Artisan, né en 1922. C'est un étalon aubère très typé qui a beaucoup de classe . A l'issue du concours, Artisan présenté ici par Pierre Marie Morvan sera vendu à Monsieur le Comte Solenta Wolner de Lithuanie (Russie d' Europe)

Pierre Kernéis adore l'attelage. Il a une bonne main et dirige avec maestria ses postiers légers… Il dirige ici Kaimac Postier Breton vendu aux achats de Landerneau en 1913 4.800 francs. Il cessera d'exploiter en 1929 et aura du mal à placer sur la fin ses postiers légers car les  haras seront demandeurs de chevaux plus lourds.                                                                                                                                           A remarquer que cet étalon est encore proche du standard cheval de selle anglais.

Yvon Morvan




1965 : Spartacus  -  Yvon Morvan arrive sur l'exploitation en 1961. Malgré quelques premiers prix : Pirate, Quartier Maitre... la jumenterie a fortement baissé et en conséquence il n'y a plus que 4 étalons à Ty Douar. Spartacus acheté par Pierre Marie Morvan avant son décès en 1964 sera vendu par son fils en 1965

1929 est une année de consécration pour l'écurie d'Yves Morvan qui est maintenant bien secondé par son fils Pierre Morvan (25 ans) et sa fille Louise (20 ans). Au concours de Paris, il remporte les 4 premiers prix en catégorie Postier : 1er Elève , 2ème Etendart, 3ème Express , 4ème Epatant … tous alezan. Epatant est le préféré de Louise qui l'entraîne à la maison... mais elle n'est pas admise à le présenter en public ! Elève sera vendu 30.000 francs et le prix d'honneur sera remis à l'écurie !                                                                                                                                          A remarquer que cet étalon est encore proche du standard cheval de selle anglais.

1934 : Yves Morvan s'apprête à passer la main à son fils Pierre Marie en 1936. Il sort un dernier champion, Jupiter, 1er prix de Paris, vendu 30.000 francs aux Haras Nationaux qui s'avérera par la suite un bon reproducteur . En 1934, les écuries étaient pleines de 4 étalons de 3 ans; de 4 étalons de 2 ans et de 2 vieux étalons ...

Dustu :  A la sortie de la guerre, les fermes ne sont pas encore motorisées  et possèdent encore un bon nombre de juments de trait. La station des haras de Ty Douar tourne toujours à plein avec des étalons primés : Conneux 1er prix trait, Casque d'or 1er prix postier, Carhaix 1er prix centre montagne, Dustu 1er prix postier 2 ans...et décroche le prix d'honneur.

                                                                                                                                         A remarquer que cet étalon est encore proche du standard cheval de selle anglais.

1952 : Nouveau prix d'honneur avec des étalons de classe : Fanch 1er prix postier petite taille, Favori 1er prix postier grande taille, Général champion des 2 ans... Fanch est un étalon remarquable : très typé, léger, avec beaucoup de tissu et des allures brillantes … il annonce le profil du cheval postier de demain, il a été vendu 900.000 francs.

1958 : L'écurie de Ty douar est à son apogée avec 2 premiers prix de Paris : Larmor 1er prix cheval de trait vendu au Haras de Hennebont, Loustic 1er prix postier vendu au Haras de Lamballe et Kreisker vendu 1.000.000 francs en 1957. Mais l'effectif des juments commence à diminuer sérieusement dans les exploitations à cause de l'arrivée massive des tracteurs… A Saint Ségal en 1957, on dénombre déjà 37 tracteurs  !                                                                                                                                         A remarquer que cet étalon est encore proche du standard cheval de selle anglais.

Loustic postier breton est le parfait prototype du postier alourdi, à tel point qu'il a un poids proche  du cheval de trait... en gardant quand même sa distinction. Il faut trouver un autre débouché que la traction.... le marché de la viande de cheval est en pleine expansion et le cheval breton convient à cette demande. Mais le marché ne résistera pas aux importations bon marché et douteuses des pays de l'Est.

1959 :  Mayola, champion des étalons de trait à Paris et vendu au Japon. Le Japon est un pays qui importe régulièrement des chevaux bretons pour améliorer sa jumenterie locale. Les chevaux y sont utilisés dans des courses de traîneaux très lourds demandant force, énergie et vivacité. A l'image du PMU en France, ces courses font l'objet de paris et  sont très suivies.                                                                                                                                         A remarquer que cet étalon est encore proche du standard cheval de selle anglais.

1966 :  Ingrat.   Les exploitations autour de Saint Ségal sont maintenant toutes équipées en tracteurs, le cheval de trait servant quelquefois d'appoint. Les haras se sont équipés de camions et pratiquent l'insémination artificielle sur place. L'étalonnage privé est terminé. Ingrat cheval de trait excellent trotteur, gardé pour le plaisir sera le dernier étalon de Ty Douar vendu aux Haras en 1977.

                                                                                                                                        A remarquer que cet étalon est encore proche du standard cheval de selle anglais.

1966 : Arrivée des 2 premiers chevaux de selle : Crésus et Fisette à Ty Douar. L'arrêt de la station des étalons bretons étant inéluctable, Yvon Morvan par passion crée un centre d'équitation populaire ouvert aux scolaires et un centre de tourisme équestre au Menez Hom. De plus, au printemps et à l'automne, il organise des randonnées de 8 jours à travers la Bretagne intérieure. Toutes ces actions originales connaîtront du succès et fonctionneront jusqu'en 1979.