La vieille forge

Les maréchaux ferrants étaient autrefois nombreux à la campagne. Ils exerçaient leur métier dans une forge aux murs noircis par la suie, abritant un feu entretenu par un gros soufflet actionné par la femme du maréchal ferrant ou par un enfant.


Le travail

Le paysan conduit ses chevaux tous les deux mois à la forge et il aide le maréchal ferrant en tenant les pieds…  Depuis 1950 on ferre les chevaux dans un travail bâti avec des poutres en chêne : ils sont immobilisés avec des sangles, à condition que le cheval accepte d’y rentrer !

Préparation du sabot

Le premier travail du maréchal ferrant est d’enlever l’ancien fer avec une tenaille tricoise puis de préparer le sabot en enlevant l’excédent de corne avec une rainette. Enfin le sabot est limé à la râpe pour bien recevoir le fer.

Le fer

Le fer est chauffé dans le foyer, désormais alimenté par un moteur électrique, jusqu’à ce qu’il soit malléable. Le maréchal ferrant le présente au dessus du sabot et ensuite sur l’enclume, il rectifie la tournure du fer pour qu’il s’adapte bien au contour du pied.. et chante le marteau sur l’enclume !

Pose du fer

Le fer est remis à chauffer pour les derniers ajustements. A chaque fois que le fer rouge touche le sabot une épaisse fumée se dégage accompagnée d’une odeur caractéristique de corne brulée. Les chiens amateurs de corne montent la garde en attendant leur part de festin.

Ferrage dehors

Par beau temps les chevaux peuvent être ferrés à l’extérieur. Mais alors gare au vent qui rabat la fumée sur l’homme qui tient le pied du cheval… A ce propos notons que les jeunes maréchaux ferrants pratiquent facilement la ferrure à l’anglaise en tenant tout seul le pied entre les genoux.

La râpe

Le maréchal ferrant par définition est un artisan qui aime faire un travail soigné. Pour sa dernière intervention, il travaille à la râpe l’extérieur des sabots posés sur un trépied… un sabot fini est un sabot neuf !

Trot

Le ferrage terminé, il faut vérifier la qualité du travail : le cheval marche-t-il droit ?, Y a t’il un soupçon de boiterie ? On fait marcher au pas, puis au trot le cheval libéré de la prison du travail, les pieds légers… semble s’envoler. Tout le monde est content…et on passe à côté !!

Le café

A côté, c’est le café et il n’est pas rare que la femme du maréchal ferrant tienne un cabaret où la clientèle pouvait attendre son tour. Ce café est devenu rapidement un lieu privilégié de rencontre pour les hommes qui aimaient s’y retrouver pour échanger et discuter.

Chevaux de selle

Vers les années 70-80, on a constaté une expansion des centres équestres et d’élevages de chevaux de loisirs. Certains maréchaux ferrants se sont adaptés à ce nouveau marché. Ainsi Mr. Hervé Plassard de Guimiliau, maréchal ferrant attitré des concours, a ferré à la fin de sa vie une légion de chevaux de selle.

Avenir des maréchaux ferrants

Par suite du développement de la motorisation à la campagne, beaucoup d’anciens maréchaux se sont reconvertis avec succès dans la vente réparation de machines agricoles… D’autres au contraire continuent le métier et se rendent dans les écuries, quelque fois éloignées, au volant d’une camionnette.

Tant qu'il y aura des maréchaux ferrants, les chevaux bretons continueront à briller dans les concours d'attelage !




Les clous

Le maréchal place ensuite le fer ajusté sur le sabot et avec précision et une rapidité stupéfiante il enfonce les clous qui sortent tous alignés. Il rabat les pointes sur la corne, les coupe avec la tricoise et les rive sur le sabot.

Vie du haras